lundi 28 mars 2016

Chapman brothers

Chapman family collection - 2002 (détail)
Jake et Dinos Chapman s'inscrivent dans cet art de l'iconoclasme, exploré autrefois par les surréalistes, aujourd'hui largement noyé dans le travail de nombreux artistes contemporains. Leur travail est efficace : il allie l'humour à la provocation, utilisant les thèmes de la guerre, du sexe, de la consommation comme culture de masse. On y retrouve les influences de Salvador Dalí, Hans Bellmer, et quelques autres en situant leur esthétique dans un cadre facilement identifiable pour le commun des visiteurs, ce qui accentue encore davantage l'effet d'iconoclasme
Ici, dans une exposition présentée à la Tate Britain en 2013, il s'agissait de fondre les images de la junk food représentée par Mac Donald's dans l'esthétique précise d'un art africain traditionnel unanimement reconnu comme «authentique» par la doxa, même si, la plupart du temps, les codes des masques africains échappent à la plupart des amateurs d'art : absence généralement de datation des périodes, des ethnies, et peu importe, puisque ce n'est pas l'art des Africains que l'on a envie de voir, mais l'art que l'on se représente comme étant celui des Africains.
Ici, le message est clair : le télescopage entre le fameux bun rond dégoulinant d'une feuille de fromage industriel dans un pain transformé en masque renvoie directement à cette confrontation entre deux mondes, deux systèmes culturels sans aucun point commun possible, que l'esthétique singulière des formes du masque rend redoutablement efficace.

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